dossier documentaire les travailleurs pauvres

[zaza]

NOTE DE SYNTHESE

Introduction



Tout au long du stage que j'ai effectué dans le service social caf, j'ai pu me rendre compte lors de mes observations, des entretiens et de mes recherches que les allocataires dits pauvres n'étaient pas que des chômeurs ou des mères isolées...Par ailleurs, depuis quelques années, et surtout depuis quelques mois, on parle beaucoup de ce nouveau visage de la pauvreté : des personnes qui travaillent et qui sont pauvres, et dont les emplois sont précaires et les charges de plus en plus lourdes.

Je me suis donc intéressée à cette problématique sur laquelle se sont penchées et se penchent encore de nombreux acteurs : politiques, sociologues, administrations, associations et médias...Je commencerais d'abord par définir ce qu'on entend par travailleur pauvre et par précarité, et qui sont les personnes particulièrement touchées par cette précarité.

Dans un deuxième temps, j'exposerai pourquoi ces travailleurs deviennent de plus en plus pauvres malgré le revenu de leur emploi, les prestations sociales et les minima sociaux ; Je finirai en présentant quelles solutions pourraient, d'après les acteurs politiques, économiques et sociaux, aider à sortir ces familles et ces personnes de la pauvreté et de l'emploi précaire; quel dispositif d'action sociale pourrait pallier les conséquences dramatiques de cette précarité chez les allocataires caf qui travaillent à temps plein, à temps partiel, en CDD et qui touchent les minima sociaux tels que l'allocation parent isolé, le rmi, l'allocation adulte handicapé et l'allocations spécifique de solidarité sans oublier les contrats aidés.





I. LES TRAVAILLEURS PAUVRES



1. Que signifie être travailleur pauvre et combien sont-ils?

Pour être considéré comme travailleur pauvre, selon la définition de l'INSEE, il faut avoir été actif (au travail ou au chômage) 6 mois ou plus dans l'année dont au moins un mois en emploi, et vivre dans un ménage pauvre. Un ménage est dit "pauvre" lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté soit la moitié du revenu de vie médian de l'ensemble des ménages (hors étudiants) : 602 euros/mois pour une personne seule; 903 euros pour une famille monoparentale avec 2 enfants, ou 1084 euros pour un couple et un enfant (enquête revenus fiscaux 2001; définition extraite du Document 1).

L'INSEE en 2001 recense 1 million de travailleurs pauvres.



2. Qui sont plus précisément ces travailleurs pauvres ?

- un quart des travailleurs pauvres sont des salariés à temps partiel qui alternent des périodes de travail et de chômage.

- un nombre croissant de seniors de moins de 60 ans sollicite les services sociaux (source Liaisons Sociales magazine, juin 2006).

- de nombreux travailleurs précaires en intérim ou en CDD

- les familles monoparentales : l'ONPES (l'Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale) souligne que les familles monoparentales connaissent un taux de pauvreté deux fois supérieur à celui de l'ensemble de la population (source Liaisons sociales Doct 2)





II. Pourquoi la pauvreté gagne du terrain ?



1. Les facteurs de la précarité



En un an, le nombre d'exclus a progressé dans l'hexagone puisque l'INSEE a enregistré 263 000 pauvres supplémentaires pour 2002 et 2003. Cette extension de la précarité s'explique selon Denis Fougère, Directeur de Recherche au CNRS et membre du Centre d'Analyse Stratégique, par la montée continue du chômage: "la précarité de l'emploi s'est accrue et a engendré une précarisation des parcours professionnels (cf Enquête, LS, juin 2006).

Pour Pierre Concialdi, chercheur à l'IRES (Institut de recherche économique et sociale), deux raisons expliquent cette multiplication des travailleurs pauvres : l'emploi précaire et flexible s'est généralisée. 25% des TP sont des salariés à temps partiel ou alternent des périodes de chômage et d'emploi. Mais l'augmentation des TP est également nourrie par la dévalorisation des salaires et des prestations sociales depuis 30 ans. En 2003, les personnes à temps complet représentent plus d'un tiers (35%) de l'ensemble des actifs pauvres.

Outre les conditions d'emploi, d'autres facteurs sont à l'origine de la spirale de l'exclusion: les difficultés à se loger : la Fondation Abbé Pierre estime qu'environ un million de personnes sont hébérgées en 2006. Il n'y pas assez de HLMs. "L'insertion passe par le logement selon Nicole Maestracci, présidente de la FNARS, " on n'a pas de projet sans savoir où l'on va vivre". Autres problèmes : le coût de la mobilité, l'éclatement de la cellule familiale et l'isolement (problème de garde pour les enfants); ruptures familiales; manque de qualification...



2. Approche de la pauvreté laborieuse en région PACA (données caf)



En 2005, 55 000 allocataires travailleurs pauvres en PACA : 7,5 % de l'ensemble des allocataires, environ 154 000 personnes concernées.

En région PACA, les allocataires TP sont essentiellement des personnes quadragénaires et trentenaires. Ils sont fortement touchés par la monoparentalité (cf cahier du DROS doct. 3). Les 2/3 des allocataires TP occupent un emploi continu durant les 12 mois de l'année. 17% alternent emploi et chômage. Du fait des charges familiales, l'exercice d'un emploi permanent n'élimine pas non plus le risque de pauvreté. Les prestations familiales caf représentent 43 % de la totalité des ressources des allocataires TP (rôle compensateur important).





III. La solution ...



Certains préconisent un revenu universel, d'autres la fusion du rmi avec l' allocation parent isolé. Selon Nicole Maestracci (FNARS), il faudrait mettre en place une politique sociale perenne au-delà des alternances politiques.

une nouvelle équation sociale pour éradiquer la pauvreté

Issue du rapport Hirsch, Président d'Emmaüs France, sur la vulnérabilité des familles (2005), la création d'un revenu de solidarité active pour rendre actif le retour à l'emploi des personnes sous le seuil de la pauvreté est actuellement expérimenté sur 40 départements. Tout le monde est mobilisé : l'idée est en fait de supprimer les effets de seuil, qualifiés de "trappes à inactivités". Le rsa intègrerait "toutes les sources de revenu qui ont un effet potentiel sur le lien entre revenus du travail et revenus de la solidarité-; à savoir, le rmi, l'ass, et l'api ("qu'ils faut rebâtir afin qu'ils cessent d'être des allocations différentielles, se transformant en "maxima" sociaux pour toutes celles et tous ceux qui ne peuvent revenir à l'emploi. (Doct 4. et doct. 5)..





Conclusion



En 2008, de nombreuses mesures ont été prises. Reste à les appliquer, comme la loi sur le droit opposable au logement. (cf doct sur les mesures du comité de lutte contre l'exclusion). Repenser le dispositif social, accompagner les travailleurs pauvres, leur donner la qualification nécessaire...Que d'objectifs en perspective. La complexité du droit et des procédures est aussi un obstacle à l'accès à une prestation. A mon niveau d'observation, en tant que stagiaire assistante sociale dans un service social caf, je réfléchis sur les propositions des politiques, et je constate : actuellement, la crise est bien là. Les travailleurs pauvres, les retraités, les étudiants s'expriment et manifestent.

DOCUMENTS

Document 1



"Travailleurs pauvres, les oubliés du social"? Enquête, Ash magazine, n° 8, mars/avril 2005

pp 14-24.







Document 2



"Pourquoi la pauvreté gagne du terrain? Enquête, Liaisons Sociales magazine, juin 2006, pp21 à 23.





Document 3



"Quand le travail ne protège pas de la pauvreté..." Les cahiers du DROS (Dispositif Régional d'Observation Sociale), n°1, octobre 2006 pp 1 à 8.





Document 4



" Une nouvelle équation sociale pour éradiquer la pauvreté", ASH, n° 2405, 29 avril 2005, pp 5 à 9.





Document 5



"Le RSA en faveur des bénéficiaires API", Synthèse des textes législatifs, Loi du 21/08/2007, décret du 5/10/2007, circulaire du 25/10/2007, Secteur des Interventions Sociales, CAF, pp de 1 à 6.





Document 6



"Les mesures du comité interministériel de lutte contre l'exclusion", ASH n° 2456 du 19 mai 2006, pp 15 à 23.





Document 7



"Pauvreté, précarité", ASH, n° 2556 du 2 mai 2008, pp 1 à 2.

BIBLIOGRAPHIE

PERIVIER (Hélène)- La garde des jeunes enfants : affaire de femmes ou affaire d'Etat? – Lettre de l' OFCE (Observations et Diagnostics Economiques), n° 228, mardi /07/01- pp 1 à 8.





DURANG (Xavier) – Les nouveaux visages de la pauvreté laborieuse : une approche des travailleurs pauvres en région PACA – Recherches et Prévisions, n°88, 06/07 – pp 109 à 118.



VACHON (Jérome) – Réduction de la pauvreté : du Flou dans l'objectif - ASH Magazine, novembre/décembre 2007, pp 11 à 13.



MAEREL (Marie-Jo) – La pauvreté réduite par le travail? - ASH, n° 2548, 07/03/08 –

pp 5 à 8.



HELFTER (Corinne) – Une vie sous contraintes – ASH, n° 2368, 16/07/2004.





Rapport Hirsch- Commission Familles, Vulnérabilité, pauvreté – Ministère des solidarités, Avril 2005, 116 pages.



PAUGAM (Serge) – Le salarié de la précarité – editions PUF, collection Lien social, 15 mai 2000 – 437 p.o

[laurène]

bonjour Zaza,je viens de lire la synthèse sur les travailleurs pauvres. Je voulais savoir si c'est toi qui a fait tout le dossier ou si on t'as donné le thème et que tu as juste fait la synthèse!
Je suis en train de rédiger mon dossier de synthèse (je suis en 2eme année) et d efaire mon libellé, d'ou ma question!
merci beaucoup!
Laurène.